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El chico loco
14 avril 2013

Des nouvelles de l'hiver (et de sa suite)

 

 

Ça y est, la saison est terminée, la grande saison d’hiver laisse place aux fleurs et aux légumes, aux bandes de neige qui rétrécissent, aux feuilles naissantes et à l’herbe grasse. Il neige de plus en plus haut, on a plus besoin de pulls de laine, on se déplace en vélo, ça y est, c’est bel est bien la fin de l’hiver et donc par conséquent le début du printemps. J’ai skié jusqu’aux 6 avril inclus, dans le pays du ski, où encore à cette date, deux mètres de neige se tassaient pour pas dépasser les panneaux. Un mois de ski entre copains, à bourriner « comme des sales » entre deux exercices techniques, un mois à apprendre plein de trucs et avec des idées plein la tête, tout ça entrecoupé de picon-bière et de rires tonitruants, un mois de fromages, de sapin et de fartage. Un mois de pur bonheur, grâce à tous ceux qui étaient présents, des jeunes comme des « anciens », chacun à sa manière, et qui fartaient, skiaient, tapaient le carton, décrivaient le pas de patineur combiné de leur manière singulière et bien chouette.  Il y avait Mathieu, un « ancien », qui tient un gîte à Névache et qui était sorti de sa névachie pour avancer un peu sa formation ; Mathieu, il a toujours sa jambe qui se lève et son genou qui se plie en classique, il rigole et parle fort, ça passe d’ailleurs vraiment niquel avec les gamins de la colo d’à côté ! En dehors de ça, c’est toujours le premier à proposer d’aller boire un verre, vêtu d’une ptite chemise et d’un gilet façon andalouse. Là tu rentre dans son camion pour aller aux Rousses et toutes les musiques anars te sautent à la gueule. Le camion hurle dans tous les virages « Mort aux vaches », « Bella ciao ciao ciao » ou « Sidi H’bibi » et d’autres trucs sortis de nulle part. A n’importe quel moment du jour, on l’entend arriver en sifflant un Ennio Morricone sorti des caves cinématographiques de l’Ouest. C’est bon, il est là, la journée peut commencer. Il y avait aussi Laura, une autre « ancienne » mais il faut prononcer « Laoura ». Elle, c’est pareil, question sourire, elle connaît bien, mais avec l’accent espagnol en plous. Toujours milles histoires à raconter, autour de sa ville de Grenoble ou dans ses périples nordiques et scandinaves, avec une banalisation joyeuse de tout ce qu’elle a d’exceptionnel.  Y’avait aussi Firmin, un vosgien exilé en chartreuse, pas encore 20 ans et prêt à n’importe quelle connerie. Avec quelques années de plus, je sautais encore dans la moindre de ses conneries comme descendre le massacre en caleçon, ou sauter un toit de ferme plein de neige, ou encore aller au bar en ski. Lui, c’est toujours la forme, un rire qui claque dans la salle du ptit dèj sur des trucs débiles, des skis qui font toujours la course. On aurait cru Popeye tellement c’est un amusou, et avec l’accent vosgien en plus, ça c’est le top ! Et tous, avec ces trois là et les autres, on naviguait dans les combes et les forêt, de manière déhanchée, souple, efficace et rigolarde comme Bastoun de Villard, où tout en puissance comme Trab ou comme moi, qui avons pris les surnoms de « bûcherons ».

Il fallait pas mieux que ce mois de formation de ski et d’humanité pour clore une saison déjà bien remplie par mon nouveau job d’entraîneur de ski. Une saison au soleil et sur les skis, tranquille avec les gamins, ou rapide avec les grands, des émotions incroyables sur les courses quand le fartage est bon et que tout le monde passe sur le stand fartage en poussant des exclamations de réussite, qui évidemment mettent la pêche aux autres, ceux qui ne sont pas encore partis. Du premier ski le 30 octobre dans la neige du Vercors au 6 avril dans la neige (pas si molle) du Jura, la saison n’a jamais été aussi longue et remplie. Je dois approcher les quinze cent bornes.

 

Ce matin, avec Flo, mon colloc, on aurait dû « se faire » le Vieux Chaillol en peaux de phoques, ç’aurait marquer le coup du ski de printemps. Manque de bol, on a encore été au bar la veille au soir et on s’est encore couché tard après le traditionnel « rami-thé ». quand le réveil a sonné à 4h30, j’me suis dit que je reste couché 2 minutes avant de me lever, mais manque de bol, les 2 minutes ont mesuré 4h. Du coup, j’ai été obligé de prendre le petit dèj sur le balcon au soleil, en lisant Siné et aussi avec vue sur les sommets enneigés, et encore avec les chats qui tournent et qui cajolent les mollets. Vu l’heure, je vais plutôt aller « rouler » et « faire des heures de selle » comme dit Tudual, un ami breton fou de vélo. Depuis une semaine, j’accumule pas mal d’heures de selle, ça change, ça fait traverser des tonnes de petits villages en pierre avec des senteurs de printemps et des vieux en bérêts qui font des « salut gamin, profites bien ! ». Je découvre

 

de nouveaux coins, des ptites vallées toutes vertes avec une douce rivière encore un peu grosse au fond. Derrière les fontaines, on a la vue sur la Provence, ou sur les Pyrrénées quand je roule vers Carcassonne. En vélo, à travers les champs, les ponts et les garrigues, on laisse aller ses idées et des projets fous s’assemblent, se forment et se déforment agréablement. La traversée du « pays » donne de l’air dans les idées, abreuve lentement et oxygène nos pauvres neurones, habituellement toujours sur les quatres cents coups pour « savoir, programmer, faire attention, danger , vite, beaucoup, mal ».

 

Et donc, je vous souhaite un bon printemps à tous, c’est l’heure de semer et de se rouler dans l’herbe !

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