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El chico loco
3 septembre 2013

La pédalade

A vélo, on traverse les paysages à allure raisonnable et ô combien satisfaisante. La petite route, bordée de platanes ombageux et battus par les vents, sinue tranquillement entre les monts aux flancs arides au sud et boisés au nord. Elle passe au travers de champs de lavande et de foins. Les landes, anciennes cultues laissées à l'abandon s'éparpillent sur des terrasses dont les murs s'effritent. Des petites maisons paradisiaques à cette période de l'année montrent fièrement leurs murs de pierre au bord de la route ou resserrées dans un village somptueux, lui même dressé majestueusement et faisant bloc face aux agressions naturelles. Les pierres et les arbres semblent ici dater de plusieurs siècles. Ici, l'histoire et le temps marquent fortement le pays. Dans cette montagne accablée par le soleil et le vent, nos bicyclettes gardent bon train. Les exploitations agricoles se font rares et les vieilles bâtisses servent aujourd'hui de gîtes ou de chambres d'hôtes vantant les mérites de la région à des touristes qui recherchent le calme de l'été et l'isolation. Ces pierres millénaires, qui autrefois accueillaient une vie foisonnante,ne reçoivent aujourd'hui que la présence aseptisée de touristes qui troquent leur participation à la grande administration mondiale contre un non moins nécessaire retour au calme et à la nature de quelques semaines. Sur nos vélos, nous participons aussi à ce schéma paradoxal, profitant de nature avant de retrouver nos activités de grande échelle entre 4 murs et devant un écran. On se libère l'esprit et le corps dans cette pédalade rythmée par les feux, les fromages, les picons, les nuits en hamac et les cafés.

En traversant la Franche Comté depuis notre pays les vosges, nous avons traversés des campagnes encore très actives, merci au comté et peut être à l'absence relative de tourisme. Campagnes également marquée par une diminution et une centralisation de l'agriculture. Les guerres, sur le sol ou en terre extérieure sont encore présentes dans la tête des "vieux", qui n'ont plus que Pujadas et consorts pour se faire une idée du monde, pour faie une belle généralité. Quoi qu'il en soit, "on vivait avec moins de chose, c'était rude, mais on était peut-etre plus heureux", parole d'un moustachu monobloc un brin raciste. Puis nous sommes passés par Lyon l'ancienne, surpeuplée de gens chics et branchés, sûrement les petits enfants du petit moustachu à bretelles, mais possédant un savoir et une perspicacité certainement supérieure, car bien ouverts au Grand Monde. 

Nous nous sommes ensuite frottés aux motards et au Ventoux lui-même, marquant notre passage fugace sur ce haut lieu du cyclisme, marqué par l'Histoire des éléments puis des Hommes. En redescendant, il est temps de se recenter sur le Plaisir et non sur la Performance!

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